RATTLEBONE: World's Gone Crazy (2019)
L'appellation super groupe s'impose tout de go pour cette formation sudiste du nom de Rattlebone, en raison de la maestria musicale prodiguée par des musiciens chevronnés comme Chris Anderson, ex-Grinderswitch & Outlaws, guitare et chant, Johnny Neel, ex-Allman Bros, claviers et chant, Dennis Gulley, ex-Jackson Highway, basse et chant, Daryl Burgess, batterie et chant, et Shaun Murphy (Little Feat) au chant qui vont vous émerveiller sur les dix titres signés Chris Anderson que contient l'album dénommé World's Gone Crazy, élaboré avec beaucoup de soin. Pour entrer dans la ronde, rien de tel en ouverture que "Dont Go Down That Road", du « Southern Boogie » typiquement sudiste, où Chris Anderson chante et ferraille en maître dans le style du "Born To Be Bad" qu'il jouait et chantait avec les Outlaws, du bien méchant avec des traits de slide bien goupillés. La leçon continue de plus belle sur "Can't Leave Well Enough Alone", avec toujours Chris aux commandes. Arrive le titre album "World's Gone Crazy" très persuasif par ses arrangements assez inquiétants comme son titre l'indique : "le monde est devenu fou" (tu l'as dit bouffi ), avec Shaun Murphy aux chœurs pour adoucir la triste conclusion. Des choses plus funky se mettent en place sur "What A Man's Made Of ", puis Johnny Neel pousse sa voix dotée d'un grand feeling sur la perle maîtresse de l'album nommée "Innocent", se faisant de temps à autre jazzy, et qui rappelle le « night tripper » Dr John. Un souffle légèrement latino s'applique sur le bon "Should Have Seen it Coming", puis une petite douceur maltée sur le blues rock saccadé "Johnny Walker Red", pour bien se rafraîchir , et finir l'opus en beauté avec "Trouble Knows My Name" et l'instrumental "I'll Be Loving You" où ces musiciens savent perpétuer une tradition sudiste, un style musical chatoyant, illuminé par la guitare de Chris Anderson, pour notre bon plaisir.
Jacques Dersigny